Écumes et Soupirs [1557 C.M]

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Sur l’Oeil-de-Rubis, l’équipage, composé d’une vingtaine de pirates est en train de se distraire. Autour d’une solide table ronde en chêne massif, située dans un dortoir bien aménagé, ils profitent de la fraîcheur nocturne pour jouer aux cartes et se restaurer, dégustant des vins fins en profitant du rythme d’une musique entraînante dispensée par des musiciens esclaves achetés par Vermax Mesh’Maax, leur prospère capitaine.

Sa cabine est la seule privative du navire. L’ambiance y est lourde et ostentatoire, remplie des innombrables trophées des ses excursions. Des tentures voilées en tissu diaphane, scandaleusement rehaussées de fils d’or et de pendants de gemmes, reflètent la lueur rougeâtre d’une lanterne exotique, créant une ambiance feutrée. On aperçoit ici et là des ombres de silhouettes immobiles, des statuettes dans des positions lascives issues d’une collection pillée lors de ses tribulations piratesques. L’une de ces statuettes, en métal précieux, représente Manex dans une gloire nue, se glissant les mains dans les cheveux, le regard fixé sur le grand lit derrière les tentures. La statue, en train de se mordiller la lèvre inférieure, semble également réagir au spectacle langoureux sur les draps luxueux du grand lit, à côté duquel la coquette Max a laissé traîner divers fards à joues, pinceaux en poils de marte, charbon passé au mortier pour colorer sa bouche reptilienne, et de multiples épingles pour diversifier ses coiffures. Max accorde une grande importance à soigner son apparence et à mettre en avant ses courbes. Les Shakrass n’étant pas vraiment des objets d’excitation pour le commun des mortels, elle fait tout pour imiter les traits des Elfes et des Humains.

A succès, manifestement si l’on en croit l’action qui se déroule en cet instant dans l’alcôve. Les lieux sont imprégnés d’une odeur d’encens, de musc et de cannelle. Tout semble baigné dans cette fragrance : le satin des draps, la courbure de ses seins, et l’épaisse ficelle de cuir qui attache ses cheveux noirs comme les freux. Il fait chaud. Très chaud. L’encensoir, qui se balance paresseusement au plafond, disperse un panache lourd de fumerolles capiteuses. Le rythme des mouvements des deux silhouettes entrelacées semble harmonieux, tout comme le sac et le ressac, qui forment le troisième amant de cette chambrée. Ces deux-là n’ont pas que le pied de marin…

Un éclat rougeoyant capte brièvement la lueur de la lanterne : l’œil avide de Max s’ouvre et se penche vers son entrecuisse. Allongée sur le dos, jambes arquées et pieds à plat sur le satin glissant, elle observe l’épaisse chevelure noire qui ondule entre ses cuisses, ses doigts griffus entremêlés dans les mèches folles.

Contrairement au chevelu, pour qui un lit était un luxe à apprécier dans tous ses usages, Max est capable des plus grandes extravagances. Son désordre apparent, les volutes d’encens et la buée sur les miroirs mal fixés en témoignent. Sa chemise, ouverte, laisse son décolleté danser en rythme avec les vagues de la Mer Fumante, accordées aux coups de langue de son amant, dont elle commence presque à lacérer le crâne tant l’extase approche.

Avec un entrain des plus dévoués, son partenaire attise, butine et lutine, souffle sur les braises du fourneau… Il lève un regard enamouré, halète d’un souffle grondant, se redresse sur ses coudes, reptant vers le nord en quête de la torride étreinte. Une de ses mains se glisse dans le jais soyeux de Max, l’autre sous la toile de la chemise, à la recherche de la douceur d’un orbe de chair. D’un coup de rein soudain, il se perd dans le plaisir de sa belle, son mât dressé prêt à mettre les voiles. Au même moment, ses lèvres humides viennent à la rencontre de celles de la Shakrass.

La pirate embrasse fougueusement son homme, goûtant elle-même à ses propres fluides. Elle secoue sa chevelure, ébouriffée malgré ses coups de brosse quelques heures plus tôt, lorsque Tom avait frappé à sa porte pour discuter de la conque opalescente volée la veille. Le fait que la discussion ait tourné court n’a pas empêché Tom de pénétrer la fente ardente de la reptile, laissant échapper des hoquets saccadés de plaisir. Son corps se crispe sous la tenaille, et elle place ses doigts nerveux sur le fessier de son partenaire pour diriger le rythme des saccades.

Les deux amants se laissent emporter par la frénésie des sensations. Les écailles de Max scintillent comme une mosaïque de joyaux sous l’éclat rougeoyant, tandis que la sueur perle sur le dos musclé de Tom. Chaque mouvement la fait frémir, ses membres reptiliens se tendant et se déployant dans une danse langoureuse sans fin. Les draps de satin glissent sous elle, permettant à ses jambes arquées de se déplacer avec fluidité, comme un serpent en transe. Les grognements gutturaux se mêlent aux soupirs rauques, chaque poussée attisant un feu interne dévorant tout sur son passage. La chaleur dans la cabine devient presque insupportable, un mélange d’odeurs primales et de souffles brûlants.

« Ah ! Ah ! Bon sang, mais où as-tu appris cela ? D’où viens-tu ? Grmphhhh ! »

Sa chemise blanche en lin fin est si trempée qu’elle semble fusionner avec sa peau écailleuse. Impossible de dire si la Mer Fumante est sous l’emprise d’un rapide ou si l’amant nocturne a la capacité d’une tornade empaleuse. Max a oublié toute notion du temps, et sa bouche est aussi sèche que les déserts de l’est d’Izuvis.

« Qu’importe… Laisse-moi te faire tanguer comme… aucune… mer ne l’a fait… »

Le souffle sulfureux de Tom se perd dans le creux du cou de Max, qu’il assaisonne d’un baiser mordant et possessif.

Quel homme, pense-t-elle. Tout en lui respire le danger, tout en lui est attirance. Quel trésor …

Ses doigts reptiliens, menus et nerveux, tentent de ralentir la cadence de Tom, bien décidé à faire exploser la maîtresse de maison. Impensable pour Max de céder à ce bellâtre bêcheur, mais son corps semble la trahir. Tom sent la résistance de Max et, avec un sourire malicieux, il accélère, chaque poussée plus ferme que la précédente. Son corps luit de sueur, il sait qu’il est en train de la pousser à ses limites, mais il n’a aucune intention de ralentir. Pas maintenant. Pas alors qu’il la sent sur le point de craquer, chaque grognement guttural étant un pas de plus vers le précipice.

« Oh… Ma belle, tu peux essayer de me ralentir, mais nous savons tous deux que tu ne veux qu’une chose. »

Sa main fine et douce glisse le long de la colonne vertébrale écailleuse, sentant chaque relief de la peau sous ses doigts. Un frisson remonte le long de son échine alors qu’il atteint la base de la queue qu’il saisit fermement pour accentuer sa prise. Il tire légèrement, provoquant un cri mêlé de surprise et de plaisir chez Max. Elle serre les dents, ses griffes s’enfonçant dans la chair du dos de Tom, tentant désespérément de conserver un semblant de maîtrise. Tom, quant à lui, savoure la vue, accélérant encore, ses coups de reins devenant plus brutaux. Il sait qu’il la tient, et cela lui plaît. Son souffle se fait court, mais il s’accroche, repoussant ses limites pour l’emmener au sommet.

C’est bien la première fois qu’elle laisse un partenaire la mordre avec autant d’ardeur et de fougue. Max ignore tout de Tom, sauf le talent qu’il a pour l’amener au Panthéon.

Elle sent le lâcher-prise arriver, tentant de se débattre avec l’énergie du désespoir, mais rien n’y fait. L’emprise de l’Apollon bêcheur sur elle lui fait le même effet que Lysangard affrontant une poupée de soie : son bas-ventre semble se déchirer de plaisir, sa gorge hurle des mots qu’elle ne peut traduire. À cet instant précis, elle s’abandonne totalement, probablement pour l’une des seules fois de sa vie vaniteuse et perfide. Une crampe immense lui saisit les jambes sveltes et fines qui entourent Tom, dont la sueur perle sur les draps de satin. Des soubresauts la prennent, faisant trembler tous ses orifices, ce qui émoustille son partenaire encore en pleine exploration des tréfonds de la jeune femme. L’orgasme semble durer une éternité pour elle, alors qu’elle n’a fait que se laisser aller cette nuit. La pirate se racle doucement la gorge, tentant de retrouver son self-control pour ne pas kidnapper ce visiteur nocturne et en faire sa nouvelle obsession.

« Un… Trésor…  » lâche-t-elle avec une voix suave et tremblante.

En voyant la transcendance de Max, Tom se laisse aller à son tour, se perdant dans l’ultime déferlante d’un plaisir partagé. Il se libère dans une explosion déchaînée, et leurs corps, dans un dernier éclat d’extase, s’effondrent ensemble dans un tourbillon de satisfaction, épuisés mais comblés.

Après la tempête passionnelle, la cabine est soudainement calme. L’agitation frénétique a laissé place à un silence lourd et moite, seulement rompu par leur respiration haletante qui s’apaise peu à peu. La chaleur demeure intense, mais elle se fond maintenant dans une torpeur douce et languissante. Les tentures immobiles semblent se reposer également, retombant mollement autour du grand lit comme des voiles affalées après un long voyage en mer. Max, alanguie, est étendue sur le dos, son corps reptilien encore humide, ses écailles captant les dernières lueurs de la lanterne.

Le souffle enfin apaisé de la capitaine pirate soulève doucement sa poitrine couverte d’une fine pellicule de sueur. À côté d’elle, Tom repose, son corps musclé étendu de tout son long, ses mèches noires collées à son front. Il se laisse aller dans l’étreinte douce du repos, une main posée négligemment sur la hanche écailleuse de Max. Son visage détendu trahit une sorte de triomphe silencieux, comme celui d’un homme ayant conquis une terre inexplorée.

Dans cette quiétude nouvelle, les yeux mi-clos de Max dérivent vers la statuette de Manex qui trône fièrement dans la cabine. La lumière de la lanterne danse sur ses courbes, accentuant l’éclat des détails finement ciselés. La statue semble presque vivante, ses mains dans les cheveux, ses lèvres mordillées, figée dans une expression d’extase pour l’éternité.

Max ne peut s’empêcher de sourire en contemplant la représentation divine, se sentant étrangement connectée à cette image de volupté. Tout dans cette cabine respire son influence, de l’encens capiteux aux draps froissés comme si Manex elle-même avait guidé chacun de leurs gestes, savourant leur abandon avec un plaisir voyeur. Le navire continue son voyage sur la mer, mais ici, dans la cabine, le temps semble figé sous le regard éternel de la déesse, qui observe avec un sourire énigmatique ces mortels ayant goûté à ses fruits les plus sacrés.

par Sothis et Kax